Quand j’ai eu 25 ans et que j’ai commencé à avoir une paye correcte, j’ai voulu avoir un chez moi joli et agréable. J’avais gardé depuis toujours dans le garage de mes parents de vieux fauteuils que ma grand-mère avait eu quand elle s’est marié. J’avais vu ces fauteuils toute ma vie dans le salon, puis dans le grenier… J’ai voulu les faire restaurer chez un tapissier en Bourgogne, là où mes parents habitent… et puis c’était encore au-dessus de mes moyens, parce qu’un travail de qualité, même à la campagne, ça coûte quand même assez cher. C’est à ce moment-là que je me suis mis à regarder des sites de bricolage, de déco et de tapissier d’ameublement qui parlait de leur travail et qui expliquait les étapes de la restauration d’un fauteuil. Je me suis lancé et je suis tombée amoureuse de la couture.
Quand j’ai découvert la restauration de fauteuils
Au début, quand je me suis dit que j’allais refaire un fauteuil moi-même, j’ai eu un peu peur. Et puis au fur et à mesure de site internet sur la tapisserie d’ameublement et de vidéos, j’ai compris que ce serait un challenge qui me plairait. Voilà un rapide aperçu du travail étape par étape pour restaurer et remettre au goût du jour un fauteuil abimé ou démodé.
Désosser le fauteuil
Pour commencer avec la restauration de fauteuil, il faut mettre le fauteuil à nu. N’hésitez pas à prendre des photographies de cette étape, afin de vous souvenir du placement notamment des anciens ressorts. Le désossement du fauteuil n’est pas un travail de titan, mais il faut prendre ses précautions pour ne pas abimer le bois. Pour cette étape, les outils nécessaires dépendront des moyens que l’ancien tapissier à mis en œuvre pour fixer les différentes couches de sangles et de tissu (agrafes ou clous). Après m’être munie d’un arrache agrafe et d’un ciseau à dégarnir, accompagnés d’un marteau (spécifique pour les tapissiers, avec un aimant à l’intérieur), j’étais prête pour la mise à nu de mon premier fauteuil. Le premier fut un petit peu fastidieux, mais le tour de main vient assez vite avec la pratique. Il vous faudra pour certains fauteuils, un peu d’entretien ou de rénovation des bois. Souvent un simple ponçage, suivit d’une couche de peinture, d’huile ou de vernis selon le rendu désiré sera suffisant. Parfois, il vous faudra vous munir de pâte à bois pour combler les éventuels trous dans le bois. Tout cela n’est pas insurmontable loin de là.
Positionner les sangles
Le sanglage est assez physique car il faudra bien tendre les sangles pour que votre assise soit parfaite. En effet, les sangles représentent la partie où les ressorts viennent se positionner, si elles ne sont pas assez tendues, ça ne sert à rien de refaire votre fauteuil. Pour cette étape n’hésitez pas à vous faire aider.
Les ressorts, je pensais que ce serait drôle…
Les ressorts c’est toujours un peu critique. Ils s’attachent aux sangles. Il faut faire vraiment attention à leur position qui dépend en général du type de fauteuil que vous êtes en train de refaire. Ceci explique pourquoi il peut être utile d’avoir fait des photos lors du désossage du fauteuil, évidemment pour mon premier fauteuil on ne me l’avait pas dit, j’ai donc dû me creuser les méninges pour arriver à le remettre en forme.
Finir l’assise : le crain animal, le crain végétal ou la mousse !
Quand on est débutant en restauration de fauteuil, on va facilement s’orienter vers le rembourrage en mousse. En effet, c’est moins compliqué de mettre en place une plaque de mousse et un bourrelet de mousse que de tout faire soi-même en crain. D’ailleurs, et c’est regrettable, de moins en moins de tapissier d’ameublement font leurs assises en crain ; malheureusement les assises mousse durent un peu moins longtemps. Il faut dire que travailler le crain c’est pas très pratique si on n’a pas tous les outils pour le faire, et notamment une cardeuse, qui permettra d’aérer le crain pour pourvoir lui donner un aspect léger et agréable pour s’assoir. Tout cela pour dire que quand on est débutant, on se dirige rapidement vers le travail de la mousse. C’est facile (plus facile) et plus rapide pour un résultat qui ressemble à quelque chose de beau. Pour couper la mousse, j’ai la première fois utilisé un couteau à viande électrique, ça marche au top pour la mousse un peu dense.
Couvrir le fauteuil, ou quand j’ai découvert ma passion pour la couture
Pour recouvrir le fauteuil, il faut faire ses patrons. Souvent on utilise les anciens morceaux de tissus qui recouvrait le fauteuil comme patron, c’est plus pratique, et ça va plus vite et on évite de perdre trop de tissu. On recouvre, on tire, on cloue… le fauteuil commence vraiment à ressembler à un fauteuil qu’on sera fière de mettre dans son salon… toutefois, mon problème c’est que je n’étais pas très douée en couture.
Mes cours de couture
A l’époque, j’habitais en Belgique. Je suis donc allée prendre des cours de couture à Namur. Voilà un peu comment j’ai commencé à vraiment aimer la couture.
Mes premiers exercices de couture
Le tout premier cours fut vraiment une découverte pour moi, en deux heures de temps, j’avais appréhendé, l’enfilage de la machine, les points de bases et sous ma machine et mes doigts apparaissait ma première réalisation : une petite trousse toute simple mais au rendu impeccable. Au fur et à mesure des cours, ma technique s’améliorait et j’apprenais à utiliser toutes sortes de tissu donc les tissus d’ameublement avec leurs spécificités. Par exemple, le choix de l’aiguille est essentiel pour ce type de tissu souvent plus lourd, il faut une aiguille de taille n° 90 minimum elles sont plus solides avec une pointe extrêmement fine. Pour certain type de tissu il existe également des aiguilles spécifiques tel que pour le jeans, le cuir, etc.
Comment j’ai fini par réaliser mon propre passepoil pour mon fauteuil
Au fil des cours de couture, j’ai orné mon intérieur de dizaine d’objets fait en tissu, pot en tissu pour ranger mon matériel, coussins, set de table, support à télécommande, trousses diverses et variées, sac à pain mais aussi sac à main, vêtements, etc. Pour toutes ces choses réalisées, j’apprenais de nouvelles techniques pour avoir de plus belles finitions. Un jour j’ai réalisé un sac à main donc le patron était tout simple, mais qui avait un rendu super grâce à un passepoil coloré sur tous ses bords. Ce passepoil, j’ai appris à le faire moi-même en mettant une cordelette au centre d’un biais avec un simple pied pour tirette. Directement j’ai eu l’idée d’en faire pour mes fauteuils, ils apportent une touche originale et donne une finition de qualité au travail de tapisserie d’ameublement.
Place aux rideaux !
La couture j’y ai sauté dedans à pied joint. Je me suis mise à coudre tous les jours, quelle satisfaction de pouvoir créer des choses. J’ai refait tous mes rideaux qui me semblaient terne et trop répandus. Je me aussi entraîné a réalisé plusieurs techniques de rideaux afin de choisir celle qui correspondait le mieux à mon intérieur, dans mon cas ce fut des rideaux avec une finition à plis plats (aussi appelé finition à la flamande), il s’agit de coudre des plis plat qui vont être pris dans le galon (le galon étant une bande de tissu tissé très résistante.) cela donne une rendu magnifique et original mais il faut veiller au sens de ces plis en fonction de l’endroit où se trouvera le rideau dans la pièce. Les autres types de finitions possibles sont la finition à pattes, œillets, coulissante, à galons fronceurs.
Après les rideaux, on a envie d’assortir les coussins du divan, les jetées de lit, les têtes-de-lits, etcetera et voilà toute une gamme de couture d’ameublement qui voit le jour.
C’est avec grand plaisir qu’aujourd’hui je partage ma passion avec vous pour embellir votre intérieur, ou pour tout simplement donner un nouveau souffle à vos tapisseries d’ameublement.